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De quoi est composé le prix des carburants et pourquoi nous constatons des fluctuations à la hausse ou à la baisse chaque mois.

Publié le 2 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 20 décembre 2018

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Le secteur des produits pétroliers présente, dans la zone Antilles-Guyane, des spécificités économiques dues à l’insularité et à l’éloignement des zones d'approvisionnement. Ces contraintes limitent le nombre d’acteurs du secteur. Compte tenu de ces contraintes et spécificités, la production, la logistique et l'approvisionnement de la zone en produits pétroliers ont été mutualisés. Cette concurrence limitée a justifié la mise en place d'une réglementation des prix des carburants dans chacun des trois territoires de la zone Antilles-Guyane.

Tout d’abord, il y a le prix facturé par la raffinerie aux grossistes. Ce prix est identique aux trois territoires Antilles-Guyane. Ce tarif est composé notamment des coûts de logistique et de raffinage, de la rémunération de la raffinerie et les coûts liés à l’achat des matières premières. Les premiers postes ne varient pas en cours d’année, c’est donc le poste matières premières qui est à l’origine des variations de prix constatés chaque mois. En effet, deux paramètres importants sont à l’origine des fluctuations à la hausse ou à la baisse : les cotations internationales (calculées sur la moyenne des 15 premières cotations du mois M-1) et la parité euro/dollar qui peut avoir un effet levier (les produits pétroliers sont achetés en dollars). Ainsi, par exemple, l’essence sans plomb 95, le gazole route ou encore le butane, seront vendus aux même prix par la raffinerie aux grossistes des trois territoires.

A partir de ce prix viennent se greffer des coûts supplémentaires spécifiques à chacun des territoires, à savoir les marges des grossistes, les marges des détaillants et les fiscalités locales. Viennent se rajouter également les certificats d’économie d’énergie C2E dont le montant est identique pour les trois territoires. Les marges des grossistes et des détaillants sont identiques tout au long de l’année et n’interviennent donc pas dans les variations des prix en cours d’année. La fiscalité est divisée entre l’octroi de mer et l’octroi de mer régional qui sont calculés en pourcentage sur le prix de facturation de la raffinerie aux grossistes. La troisième partie de fiscalité, la taxe régionale spéciale, vient également se rajouter au prix de facturation de la raffinerie, mais elle n’est pas calculée sous forme de pourcentage mais sous forme d’un taux fixe par hectolitre.

Enfin, les certificats d’énergie collectés par les grossistes varient chaque mois en fonction de cotations dites Emmy.

Donc on voit bien que la fluctuation mensuelle des prix à la pompe sera portée par l’évolution des cotations des produits pétroliers (avec un effet de la parité euro/dollars). L’octroi de mer et l’octroi de mer régional étant calculés par pourcentage, leur valeur variera à la hausse ou à la baisse en fonction de leur base de calcul. Plus modestement, les certificats d’énergie (C2E) varieront chaque mois selon une cotation spécifique.

Pour les autres paramètres (marges, coûts de la raffinerie autres que les achats, etc.), leurs variations seront déterminées en fin d’année pour l’année suivante (ces variations sont déterminées par l’Etat à l’aide de méthodologies complexes prenant en compte des éléments comptables et l’analyse du contexte social et économique).

La DIECCTE pôle C de Martinique a un rôle central dans la détermination des prix des produits pétroliers. Dans ce cadre, elle gère des dossiers concernant la Martinique mais également la Guadeloupe ainsi que la Guyane. Le pôle C intervient dans le calcul des prix (prix mensuels, taxes C2E, coûts liés au fonctionnement de la raffinerie, etc). Elle a également un rôle de proposition, notamment, elle analyse les demandes de majorations des marges des grossistes et détaillants et fait des propositions au préfet.

Elle effectue le contrôle des différents acteurs économiques du secteur (raffinerie, grossistes, détaillants, etc.). Elle réalise également des études suite à des demandes de la préfecture et des administrations centrales (analyse et proposition de financement de travaux, analyse d’impact économique, problématiques liées à la concurrence, etc.).

Ci-après deux graphes montrant l’effet des cotations sur le prix des carburants ainsi que la répartition des coûts pour 1 litre de carburant vendu en station-service.

Ce graphique reprend pour 2018 les valeurs du Brent et le prix du super sans plomb à la pompe. Nous constatons une importante corrélation entre ces deux courbes.

Ce graphique décompose le prix d’un litre de sans plomb 95 vendu 1,50 € le litre en station. Nous constatons que le coût des achats des produits pétroliers par la raffinerie et les taxes (locales et C2E) représentent 78% du prix du litre d’essence.